Ecrit par Jean Albert, Ludivine Tomasso/ Editeurs: Jacqueline Duband, Emilie Dessens
Lundi, 23 Décembre 2010 07:41
Cette avocate iranienne a reçu en 2003 le prix Nobel de la paix pour son travail en faveur de la justice, des droits de l’homme et de la démocratie en Iran. C’est la première iranienne et la première femme musulmane à recevoir une telle distinction.
Une juge reconnue avant la révolution islamique en Iran
Shirin Ebadi est née en 1947, dans une ville au nord-ouest de l’Iran. Issue d’une famille de musulmans pratiquants, ces parents sont tous deux dans le monde de l’enseignement et du droit.
Elle fait son droit à l’université de Téhéran et en sort diplômée en 1968. Elle décide alors d’entrer au ministère de la justice iranien tout en finissant ses études pour obtenir un master en droit. Elle est nommée juge en 1969, à 22 ans. Elle devient ainsi la première femme à exercer cette fonction en Iran. Tout en exerçant sa fonction elle finit son doctorat de droit.
En 1975, Shirin Ebadi est nommée Présidente du tribunal 24 de Téhéran
Mais la révolution islamique qui secoue le pays en 1979 change la donne pour toutes les femmes iraniennes.
Avec ses collègues féminines, elle se voit rétrogradée dans ses fonctions. Elle devient du jour au lendemain secrétaire du tribunal qu’elle présidait quelques mois auparavant, et ce au nom de l’Islam des Ayatollahs.
Cette violence faite aux femmes entraine de fortes protestations en Iran.
Finalement le nouveau gouvernement iranien, recule un peu et accorde le statut « d’expert » aux anciennes juges.
Déçue devant le recul des droits des femmes et par l’interdiction d’exercer en tant que juge, elle décide de demander sa retraite anticipée ; requête qui lui est rapidement accordée.
Pendant plusieurs années, elle essaye d’obtenir une autorisation pour exercer la profession d’avocate. En attendant son autorisation, elle est contrainte de rester chez elle. Elle en profite pour écrire plusieurs livres ainsi que des articles notamment sur le droit des femmes et des enfants dans la République islamique d’Iran (The Rights of the Child; A study in the legal aspects of children’s rights in Iran, 1987, Translated into English by Mohammad Zamiran. Published by UNICEF, 1993 ; History and Documentation of Human Rights in Iran, Tehran, 1993, Published by Roshangaran ; Children’s Comparative Law, Tehran, 1997, Published by Kanoun; The Rights of Women, Tehran, 2002. Published by Ganj-e Danesh…). Par ailleurs, elle on lui permet aussi d’enseigner le droit à l’université mais sans que cette position ne soit fixe ou à plein temps.